Les atouts et points faibles du bâti ancien

Lors de travaux de rénovation, il faudra veiller à ne pas dégrader les qualités du bâti tout en veillant à palier les déperditions thermiques.

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DESCRIPTIONS

Les atouts

 

Des murs qui « respirent » !

Les murs traditionnels ne constituent pas une barrière étanche à l’humidité. Leur porosité laisse l’eau remonter par capillarité depuis le sous-sol et circuler d’une face à l’autre de la paroi, d’où elle s’échappe par évaporation : c’est la perspiration.

Ces murs ont l’avantage de permettre une meilleure régulation du taux d’humidité intérieure.

Ces échanges doivent être préservés dans la mesure du possible.

 

Un climatiseur naturel

> Les murs de pierre apportent un confort appréciable en été. Leur inertie thermique, liée à leur masse maintient une certaine fraîcheur dans les logements en jouant un rôle d’« amortisseur » par rapport aux températures extérieures élevées.

 

 

Illustr. 11 Comportement thermique :

Comparaison Bâti ancien Bâti moderne

(source Atheba)


 



Les points faibles

 

 

 

Les déperditions des murs anciens sont difficiles à évaluer du fait de l’hétérogénéité des matériaux, des joints et la présence parfois de vides d’air dans les parois. Les murs et les fenêtres génèrent un effet de paroi froide important, défavorable au confort d’hiver.

 

Contrairement aux idées reçues, un mur de 50 cm d’épaisseur en pierre calcaire est aussi isolant que 2 cm de laine de verre. A épaisseur équivalente, le béton, la pierre, le bois, la brique ou la laine de verre ne laissent pas passer la même quantité de chaleur.

Les principales déperditions thermiques se font par le toit, le plancher bas et les nombreux défauts d’étanchéité à l’air de l’enveloppe.

 

 

 

 

Illustr. 12 Points faibles (source Atheba)


Le bâti ancien et l'humidité

Si le mur existant présente des désordres d’humidité, il faut en déterminer la cause exacte, la traiter et remettre la construction en état avant d’envisager toute intervention d’isolation.

Les causes courantes sont les suivantes :

 

Défauts d’étanchéité à l’eau des façades, des toitures ou des réseaux (infiltrations, dégâts des eaux, fuites…)

 

Condensations à la surface des parements intérieurs

Les risques de condensation en surface se réduisent lorsque le mur est isolé, car la température de surface augmente et devient proche de l’ambiance intérieure. Mais ces risques restent importants aux points froids non traités (ponts thermiques). Une ventilation efficace est primordiale pour limiter ces risques de condensation. (Rappelons qu'un des objectifs de la ventilation est d’évacuer la vapeur d’eau produite par les activités des occupants : douches, lavage du linge, occupation des locaux, cuisine…). Même si le logement est caractérisé par des parois perméables à la vapeur d’eau, celles-ci ne peuvent pas assurer intégralement ce rôle.

 

Infiltrations d’eau provenant du sol par capillarité

En l'absence de drain ou de rupture de capillarité au pied des murs, ce qui est souvent le cas des constructions anciennes, les murs, tels des éponges, absorbent l'eau du sol. Ils ne peuvent ensuite évacuer par évaporation qu’une partie de cette l’humidité. Conserver des murs humides augmente la difficulté à chauffer et donc la consommation, tout en créant de l’inconfort.

Ce phénomène est aggravé par : une imperméabilisation des sols (dalle ciment, terrasse…) l’absence de mise en place de drain, la présence d’enduits très imperméables.

 

Pour éviter de créer de nouveaux problèmes en isolant,

il faut s’assurer que les systèmes d’isolation choisis et leur mise en œuvre ne conduisent pas à des condensations de vapeur d’eau dans les murs :

 

- En isolation par l’extérieur, les risques de condensation dans la masse sont faibles si le système d’isolation n'est pas trop fermé à la vapeur. La face extérieure doit être ouverte au maximum à la vapeur d’eau.

- En isolation par l’intérieur, il convient de s’assurer que la vapeur d’eau ne soit pas bloquée dans la masse de la paroi.

 

La mise en place d’un pare vapeur ou équivalent, indépendant, continu, et plus fermé à la vapeur que les autres composants de la paroi est souvent nécessaire. Il permet aussi d’assurer l’étanchéité à l’air. Il faut maîtriser la migration de la vapeur d’eau en veillant à ce que les composants de la paroi soient de plus en plus ouverts de l’intérieur vers l’extérieur.

La mise en œuvre du pare-vapeur doit être soignée pour éviter tout point faible (jonction non jointive, perforations…) qui concentre la condensation de l'air humide. D’une manière générale, l’étanchéité à l’air d’une paroi permet d’éviter toute entrée d’air humide dans la paroi.