Illustr. Gares au début du 20ème siècle : Haut-du-Them (70) - Lons-le-Saunier (39) |
Les services publics et notamment les gares furent dès l’origine de leur construction, au milieu du 19ème siècle, des lieux de rencontres et d’échanges intenses et privilégiés. Au début du 20ème siècle, c’était un ballet incessant de calèches, de porteurs, de gens à pied qui prenaient le train ou le tramway pour des destinations parfois toutes proches. Durant la deuxième moitié du 19ème siècle, plusieurs milliers de km de voies ferrées furent construits en Franche-Comté ainsi que des centaines de gares de toutes tailles, désenclavant ainsi les campagnes et marquant les territoires par leurs ouvrages d'art.
Illustr. Carte du réseau ferré de la société des chemins de fer de l'est de la Franche-Comté en 1912
Le réseau ferré secondaire a été progressivement abandonné depuis les années 50. De nombreuses petites gares ont disparu, seules les plus importantes ont gardé leur fonction originelle. Environ 13 500 gares et stations ont été construites en France de 1870 à 1920 sur ce réseau ferré secondaire. Il témoigne d’une époque et d’une conception de l’aménagement égalitaire du territoire républicain par la distribution égale et proportionnée des équipements.
Les gares très nombreuses jusque dans les années 50 témoignent de la vitalité des villages et des bourgs. Devenues mairies, commerces ou habitations, elles font partie du patrimoine architectural départemental.
En Haute-Saône, Le réseau ferré national arriva à Vesoul en 1858 ; la gare, construite d’abord en bois est reconstruite sur le même emplacement en 1868-1870. A la ligne Paris-Mulhouse s’ajoutent bientôt les lignes Vesoul-Nancy en 1860, Vesoul-Gray en 1863 et Vesoul-Besançon en 1872 qui dépendaient de la société des chemins de fer de l’Est créée en 1845 (c’était une des 6 grandes compagnies de chemin de fer françaises nationalisées en 1938). De 1858 à 1896, 45 gares et 430 km de grandes lignes furent créées.
A partir de 1878 de nombreuses lignes secondaires à voie métrique (1 mètre entre chaque rail) apparaissent.
Appartenant à l’origine à plusieurs sociétés concessionnaires, regroupées en 1888 dans la compagnie générale des chemin de fer vicinaux, le réseau ferré vicinal de Haute-Saône comptait à la veille de la Grande Guerre 520 km de voies répartis en 20 lignes et s’étendant sur les départements voisins du Jura, du Doubs et des Vosges.
Les trains à vapeur qui empruntaient ces voies appelés tramway ou tacots, desservaient plusieurs centaines de localités dans le département de la Haute-Saône.
Illustr. de gauche : Réseau des chemins de fer vicinaux de Haute-Saône en 1912
Illustr. ci-dessous : horaires Vesoul-Molay
Même les Vosges saônoises étaient desservies : ligne Lure-le-Haut-du-Them-Le-Thillot, ligne Luxeuil-Corrravillers, ligne Lure-St-Antoine (commune de Plancher-les-Mines). Le tramway franchissait les Vosges au col de la tête de l’ours (col des Croix) pour arriver au Thillot dans le département des Vosges. Il reliait aussi le nord du département ligne Courcelles (commune d’Equevilley) -Vauvillers via Port d’atelier et Amance.