
La cité ouvrière
Dans le début du XIXème siècle, avec l’essor de certains sites industriels, le besoin de main-d’œuvre est important. Les campagnes alentour se vident et un flux important de personnes se masse dans les petites villes industrielles. Ces premiers citadins s’entassent d’abord dans des petits immeubles de ville ou dans des baraquements, avec des conditions d’hygiène déplorables. Ces situations et l’afflux toujours croissant de futurs ouvriers poussent les promoteurs ou les patrons d’industrie à créer des ensembles de logements. Ces logements sont regroupés sur des terrains à l’écart de la ville, mais en dehors du lieu de production, contrairement aux premières formes de logements ouvriers. Les cités peuvent être composées de plusieurs typologies bâties (maisons en bandes, maisons individuelles, mitoyennes ou non, petits immeubles), construites selon un plan de composition créant un nouveau quartier essentiellement résidentiel. Les premières cités ouvrières sont rudimentaires, spartiates et généralement très denses. Le but est de pouvoir créer un maximum de petits logements sur une surface minimale. Les logements les plus nombreux et les plus sommaires sont répétés et alignés sur des longues bandes, à l’instar des baraquements militaires.
Outre le gain financier (la plupart des logements en cité sont vendus ou loués), la construction de ces cités assure aux patrons une main d’œuvre en meilleure santé, fidélisée ou en tout cas reconnaissante, et éloignée des tentations de la ville (boisson). Plusieurs objets rappellent la filiation de la cité à son entreprise : le plus courant et nécessaire est la sirène qui appelle les ouvriers au travail en sonnant l’heure de réveil et celle du départ pour l’usine.
Les cités ouvrières sont parmi les premières formes de lotissement comme on l’entend aujourd’hui. Elles sont des quartiers-dortoir, et ne constituent pas une extension de la ville : leur système viaire reste autonome et n’enrichit pas celui du bourg. Les voiries créées ont une simple fonction de desserte des nouveaux logements. Les cités sont construites selon un principe de découpage géométrique et rationnel d’un terrain en lots. Le but est de pouvoir loger rapidement, de nombreuses personnes et de proposer à l’ouvrier un toit salubre, un petit jardin et un bûcher. Les espaces publics ou communs, considérés à cette époque comme source de problèmes et de lieux de débauches, sont donc restreints au minimum.
1a et b. Cartes postales anciennes, Fraisans (39)
Description :
Implantation du bâti

Les cités ouvrières se situent généralement à proximité immédiate de l’usine dont elles dépendent.
2. Plan schématique de principe
Elles sont donc ainsi à l’écart des noyaux villageois et des centres villes. Les terrains vierges, généralement plats, réservés à une cité, sont découpés en parcelles de manière rationnelle, fonctionnelle et économique.

Les voiries implantées sont strictement parallèles et perpendiculaires les unes aux autres. Les constructions se développent le long de celles-ci, de manière simpliste et répétitive, avec ou non un retrait selon les typologies. La composition de ces quartiers semble relever du schéma.
Ce nouveau quartier ne constitue d’ailleurs pas un nouveau morceau de ville mais une enclave annexe, qui peut être, au fil du temps, plus ou moins englobée dans le développement périphérique de celle-ci.
3. Plan schématique de principe
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Abords immédiats et annexes

Les premières cités ouvrières sont spartiates et rudimentaires. Elles ne disposent d’aucuns équipements et espaces communs hormis la voirie qui les dessert.
4.
Plus tard, on y associera des équipements de base (lavoirs, four à pain), puis plus importants (écoles, économat, infirmerie, poste, etc.). Ces équipements ne prennent pas toujours une place singulière au sein du dispositif et constituent simplement une bande supplémentaire.

Les abords des constructions sont traités en stabilisé ; les jardins sont clôturés par un mur bahut surmonté d’une grille ou d’un grillage, ou simplement par une palissade ou un grillage.
5.
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Volumétrie générale
Les constructions sont généralement simples et dupliquées plusieurs fois. Même si certaines cités ne se composent que d’une seule typologie, la plupart d’entre elles en associent deux ou trois différentes. Les plus couramment construites sont les maisons en bandes, les maisons accolées, les maisons individuelles.
6. Cartes postales anciennes, Héricourt (70)
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Matières, textures, couleurs
Les constructions sont entièrement enduites afin de protéger les maçonneries des intempéries. Etant donné la rapidité et le caractère économique de ces constructions, il est possible que le systématisme nécessaire de l’opération ait poussé les constructeurs à peindre l’ensemble d'une seule couleur, généralement le blanc. Devant cette répétitivité, les habitants se sont généralement approprié leurs maisons en les repeignant de couleurs différentes pour les singulariser.
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Déclinaisons départementales :
39 - Jura
La cité ouvrière
Retrouvez ici les cités ouvrières du Jura évoquées dans la partie générale Description.
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70 - Haute-Saône
La cité ouvrière
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