[...] L’emprise urbaine bute au sud sur les premiers contreforts du Jura au sein desquels s’affirment les villages de Pugey, Fontain, Morre et Montfaucon qui laissent à l’agriculture une bonne partie des combes qui éventrent les chaînons.
Seul le cœur historique de Besançon, « la Boucle » et le quartier Battant aujourd’hui secteur sauvegardé, dominé par les collines surmontées de forts de la Citadelle, de Brégille, Chaudanne, Rosemont et Planoise, s’inscrit dans le contexte paysager du faisceau, le développement urbain ayant gagné sur la zone externe des Avant-Monts.
En effet, même les cluses proches qui tronçonnent le faisceau en collines bien individualisées et où la ville s’est insinuée, gardent quelques traits d’une campagne périurbaine (cultures maraîchères et horticoles, habitat desserré). Les versants bien exposés des collines et des rides autrefois cultivées en vignes et vergers, notamment à Beure, ont été repris par une végétation arbustive et arborée aux affinités méditerranéennes (buis, chêne pubescent).
Espaces urbanisés
Dans toute la largeur du faisceau, la topographie, par sa disposition, ménage des échappées visuelles sur la ville. Le Doubs, en revanche, souvent masqué par les constructions ou les amples versants qui le bordent, a un impact visuel beaucoup plus discret.
Outre Besançon avec son secteur sauvegardé qui contient des trésors d’architecture, les villages alentour détiennent quelques édifices et sites protégés : Byans-sur-Doubs, clocher du XIIIe inscrit – Boussières, église du XIIe classée – Abbans-Dessus, donjon du XIIIe du château de Jouffroy d’Abbans classé, dans un village en site inscrit – Abbans-Dessous, église du XIIIe siècle inscrite – Montferrand-le-Château, site classé du château du XIIe – Thoraise, chapelle Notre Dame du Mont, Canal Monsieur et château, sites inscrits – grotte d’Osselle, site classé – Beure, voie romaine et cascade du Bout du Monde, classés, ensemble formé par le village ancien, inscrit – Montfaucon, vestiges de château féodal et fortification du XIXe siècle, belvédère…
Besançon
Les contraintes géographiques ont fortement dirigé l’implantation de la cité de Besançon au cours des siècles.
Une boucle formée par un méandre du Doubs et fermée par un oppidum constitue un site défensif d’exception, choisi par Jules César en 58 av. JC, dans un but stratégique.
La ville se protège derrière des remparts au XIIe et XIIIe siècle. Du Moyen-Age à la conquête française, les quartiers se développent à partir du franchissement du Doubs, au pont Battant.
Après la conquête de Louis XIV, le rôle stratégique de Besançon et sa croissance démographique lui permettent d’accéder au statut de capitale provinciale. Vauban fait construire la citadelle, des casernes et reconstruit les fortifications. Besançon devient l’un des pôles fortifiés qui protègent les frontières de la France. A l’approche de l’ère industrielle, les habitations se multiplient dans les faubourgs. Les grandes voies de communication routières, ferroviaires et fluviales, déterminent un nouvel axe est-ouest autour duquel grossissent les nouveaux quartiers urbains. L’enceinte de la ville est détruite dans les années 1930 afin de conduire la circulation dans les glacis du quartier Battant.
Si Besançon a vu son développement s’étendre en quartiers de maisons individuelles et de grands ensembles en direction des Avant-Monts, son aire d’influence a gagné les villages environnants selon le modèle des extensions pavillonnaires.