[...] Comme ce fut le cas pour la vallée de l’Ognon et sa première sous-unité (De Jallerange à Devecey), c’est la ville de Besançon qui impose sa marque dans le paysage par-delà les différences de configuration du relief. La trame urbaine se densifie à mesure que l’on arrive au contact du cœur historique de la ville. Forêts et systèmes culturaux complexes occupent les espaces interstitiels. Secondairement, l’extrême ouest de la zone se distingue du reste, excepté Saint-Vit dont le développement récent est conséquent. Le maillage des bourgs et des villages se desserre au profit des cultures et surtout des prairies qui deviennent dominantes. A la faveur des ouvertures que dégagent les espaces agricoles en question, les vues deviennent plus larges. La composition visuelle retrouve et affine les thèmes structurants du paysage : un gradient est-ouest traduit la moindre empreinte urbaine à mesure que les cultures et les prairies s’imposent à la vue. Vers l’est au contraire, la rupture est assez brutale. On passe sans transition à la forêt de Chailluz et au relief qui la supporte. La présence de l’eau n’est sensible qu’aux abords immédiats du Doubs, dont l’impact visuel dans le paysage est bloqué par les versants encadrants de la bordure jurassienne.
Espaces urbanisés
Au-delà de Besançon qui occupe la plus large part de cette section par ses couronnes urbaines des XIXe et XXe siècles, la sous-unité se caractérise par la confrontation d’un tissu rural ancien avec la structure pavillonnaire récente qui consomme des étendues de plus en plus vastes. La section contient également une vaste gamme de zones commerciales, industrielles ou artisanales, qui accompagnent les entrées de ville, de Saint-Vit ou plus généralement des communes du district de Besançon, dont les routes nationales et l’autoroute sont les vecteurs sur les façades ouest et nord de la capitale comtoise.
Malgré la multiplication des constructions et infrastructures banalisantes du paysage, on retrouve dans les cœurs de village des éléments d’architecture intéressants : églises (Chemaudin, XVIIIe siècle, inscrite), mairies, fontaines et lavoirs témoignent d’un soin particulier apporté aux édifices publics, tandis que la dimension des fermes évoque une certaine opulence de l’agriculture passée. La vigne, disparue aujourd’hui, a laissé sa trace dans le patrimoine de bon nombre des villages par la cave ajoutée à la ferme d’élevage.
Cette section compte, comme dans la vallée de l’Ognon, quelques beaux châteaux inscrits à l’inventaire des monuments historiques : Corcondray (XIIIe), Miserey-Salines (XVIe-XXe), Ecole-Valentin (XVIe), Etrabonne (XIIe-XVIIe). Celui de Torpes, édifice ancien remanié au XVIIIe siècle qui domine la vallée du Doubs, classé monument historique, est le plus remarquable.