[...] Au-delà de ce bourg, le fond de vallée redevient très étroit. Aussi, après l’unité de transition du Bois de Chassagne et de la forêt de Champaloux, les villages ont-ils dû conquérir assez largement les versants. A 450 m d’altitude, Mouthier-Haute-Pierre profite d’un climat relativement tempéré, dominé et abrité au nord par la roche de Hautepierre (885 m, site inscrit) et au sud par le rocher du moine de la vallée (628 m, site inscrit). Plus bas, à 360 m d’altitude, Lods s’étage sur les contreforts des rochers du capucin (700 m) et de la roche de Hautepierre, dans un étranglement de la vallée de la Loue et au débouché du Val des planches conduisant vers Athose et Chasnans, en position intermédiaire avec le plateau.
En dehors de cette ramification, la vallée reste sans vallon latéral. Le regard se bloque sur les versants dont les abrupts en corniche deviennent impressionnants au passage des gorges de Nouailles, canyon de près de 300 m de profondeur, qui remontent jusqu’à la source de la Loue, l’ensemble étant site classé depuis 1933. Outre la route très pittoresque, les points hauts environnants offrent une grande variété de panoramas plongeants ou en enfilade. Grottes (les Faux Monnayeurs, etc.), résurgences (la Grande Baume, etc.) et cascades (Syratu, etc.) délivrent au promeneur des paysages plus intimes mais tout aussi spectaculaires.
Les versants autrefois couverts de vignes, vergers (production d’eau de cerises) et pâturages sont aujourd’hui enfrichés et gagnés par les plantations de résineux.
Espaces urbanisés
Installés sur les versants escarpés de la vallée, les villages forment des ensembles compacts, dont les façades étagées concurrencent les falaises par leur faciès minéral. Mouthier-Haute-Pierre et Lods en donnent les images les plus typiques, dominées par la flèche en pierre de leur clocher. Dans ces deux villages, les fermes d’élevage se sont raréfiées au profit des maisons vigneronnes des XVe, XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles ou d’habitations seules, donnant aux rues étroites et sinueuses des profils plus hauts, à l’allure plus urbaine.
A Vuillafans, plusieurs maisons du XVe siècle sont inscrites, notamment celle dite de la Forteresse, ainsi que l’église datant de la même époque. Le vieux pont et les immeubles contigus sont site classé. A Mouthier-Haute-Pierre, l’ensemble formé par le village est site inscrit, ainsi que le Prieuré et l’église Saint-Laurent, du XVIe siècle. A Lods, le château est en site inscrit, ainsi que les cascades de la Loue et l’arche du vieux pont.
Chasnans et Athose offrent un visage plus rural. On y retrouve des fermes d’élevage s’attachant aux pâturages du Vallon des Planches et au Premier plateau.
La source de la Loue est une résurgence spectaculaire liée à une structure géologique complexe, collectant les eaux absorbées sur le plateau supérieur par des diaclases, des entonnoirs, des gouffres (pertes du Doubs, pertes du Drugeon). La force de la Loue est utilisée dès le XIIIe siècle (les ornières creusées dans la roche, visibles sur le chemin d’accès, datent du Moyen-âge). Au XIXe, les bâtiments de la source regroupent plusieurs moulins, huileries et scieries. Aujourd’hui disparus, ils sont remplacés par une usine hydro-électrique située un peu en aval.